Le manga Radiant rencontre la série Miraculous : Ladybug et Chat Noir
À quelques encablures des imposantes tours de la Bibliothèque nationale de France se cache le Manga Café, petite librairie parisienne spécialisée à la devanture discrète. Ici, les gros vendeurs de livres se nomment Naruto, San Goku, Luffy, héros de mangas ultra-populaires plébiscités dans le monde entier. Thomas Astruc, scénariste et réalisateur français de cinquante ans, créateur de la série animée à succès Miraculous : les aventures de Ladybug et Chat Noir, est le premier à arriver sur place.
Une dizaine de minutes plus tard, Tony Valente fait son entrée. Le Toulousain autodidacte de 41 ans, de passage à Paris à l’occasion de la Japan Expo et aujourd’hui installé au Canada, est la star française du manga. Père de Radiant (2013-, Ankama Editions), premier manga français adapté en animé au Japon, où l’on suit le parcours du protagoniste principal Seth, il cultive depuis longtemps une passion profonde pour la culture japonaise et un amour du dessin.
Les deux hommes sont les créateurs de deux univers distincts à l’esthétique et au rythme de parution différents. Assis face à face, ils évoquent leurs inspirations, de Dragon Ball à Superman, et dévoilent les secrets de fabrication de leurs personnages. Comment donner naissance à un héros réellement original ? Comment créer un récit qui résonne autant chez un adolescent français que chez un spectateur coréen ou japonais ? Et surtout, quel rôle jouent ces figures héroïques dans une société traversée par les crises et les mutations ? La conversation s’étire comme une planche de storyboard où se croisent shōnen, comics, animation et caricatures politiques savoureuses.

Tony Valente
Thomas Astruc