Depuis plus de cinq ans, chaque trimestre, Sphères s’attache à raconter les grandes histoires de petites communautés. Celles-ci, chacune à sa manière, sont faites d’aventures intimes et partagées. Il y eut celles des tatoués (n°6), des danseurs (n°7), des écrivains (n°10), ou encore des drags (n°17). Il y eut aussi – nous disions intimes et partagées – celles des libertins (n°12). Mais il y eut surtout, au fil des 19 numéros parus, l’aventure, la vraie : celle qui fait sortir au grand air, qui met en danger, qui repousse des limites physiques et psychologiques, qui fait rêver et admirer.
L’humanité ultra-connectée est-elle plus avide que jamais d’embrasser ce mode de vie, si présent sur les réseaux sociaux ? C’est possible. C’est peut-être aussi un biais, induit par des algorithmes qui ne nous proposent que des contenus d’aventure. Peu importe. Des millions de spectateurs les regardent peut-être pour mieux rester au chaud. Seule une poignée d’aventuriers et d’aventurières mènent réellement cette vie de péripéties, avec tout ce qu’elle implique. Ce sont les histoires de quelques-uns d’entre eux, piochées dans cinq anciens numéros de Sphères, que nous republions ici en compagnie de quelques articles inédits.
Ils sont grimpeurs, plongeurs, alpinistes, motards, baroudeurs et navigateurs. Certains, sur d’illustres falaises du Verdon et malgré leur jeune âge, tentent de suivre les traces de glorieux aînés. D’autres – le marin Eugène Riguidel est de ce bois-là – n’ont plus rien à prouver après une vie en mer, mais maintiennent vaille que vaille un engagement militant. D’autres encore sont mus par l’exploration : celle des profondeurs de l’océan ou, au fil de la route, des paysages de notre planète. Plusieurs, sur les toits de Paris, sur leur moto ou sur les sommets des Alpes, bravent la peur et la mort. Dans les pages qui suivent, le récit de leurs exploits est divisé en chapitres, comme un roman d’aventure. Ce n’est qu’un magazine, mais il est entièrement dédié aux aventuriers. Vous lirez, une fois n’est pas coutume dans Sphères, quelques grandes histoires de cette grande communauté.
Carte blanche à Heïdi Sevestre, glaciologue
Par son métier, la glaciologue Heïdi Sevestre est, de fait, une aventurière. C’était son rêve, la source première de sa vocation de scientifique. Mais dans ce texte, la trentenaire assure au-delà de son cas personnel que science et aventure ont de nombreuses choses à se dire. Question de collaboration, et d’émotion.
Hit the road, Greg !
Nomade des temps modernes, baroudeur-influenceur, Grégoire Kengen, dit Gregsway sur les réseaux sociaux, a décidé de troquer les routes et les galères pour les pantalons de travail et les structures en bois – du moins, le temps d’un hiver belge. Dans la campagne wallonne, nous le retrouvons au beau milieu d’un champ, là où est plantée une cabane qu’il a imaginée, avant d’entreprendre la construction de sa propre maison. Dix ans de voyage ont fait comprendre au jeune homme que la sédentarité pouvait être tout aussi aventureuse. Il faut dire que Grégoire n’a que 29 ans et a déjà sillonné monts et vallées, fuyant sans cesse le vent sifflant et la drache de son pays natal pour parcourir les quatre coins du globe sur divers engins motorisés.
Car Grégoire n’est pas un adepte du rail ; féru d’automobile, il démonte et remonte des véhicules vintage en tout genre. Récemment doté d’un 4×4 Mercedes Classe G tout terrain, ce bourlingueur a signé une aventure rocambolesque à travers les Balkans et l’Afrique australe et de l’Est, qu’il a filmée et documentée sur YouTube. Assis sur sa terrasse, sous un soleil hivernal, Grégoire parle de rêves et chatouille l’aventurier en nous. Cette journée a, elle aussi, un petit goût d’échappée.
Le bestiaire personnel de Laurent Ballesta
Quand le plongeur et photographe sous-marin connu pour ses expéditions d’une grande exigence physique croise une créature qui le touche, il lui arrive d’en tirer quelques lignes. Nous publions trois de ses nouvelles, inédites avant leur parution dans Sphères, accompagnées de leur photographie. Leurs titres ? La caresse des crevettes, Les rescapés de l’île ressuscitée, et Quelques millimètres de délicatesse.
Les enfants du Paradis
Dans les années 1970, La Palud-sur-Verdon devient le berceau de grimpeurs mi-hippies mi-sportifs, qui vivent de peu et seulement pour le rocher. Un mode de vie rendu mythique par le légendaire Patrick Edlinger, mais qui ne résiste pas à la popularisation de l’escalade et la croissance du tourisme. Cinquante ans plus tard pourtant, Lila, Dorian, Tom et Isaïa, quatre gamins du coin, gravissent les falaises de La Palud comme les pionniers, dans le plus pur « esprit du Verdon ».
