Hors-série

Les chauves

76 pages pour se plonger dans la communauté des dégarnis et participer à l'avènement d'une nouvelle hair. | PRÉVENTES OUVERTES - LIVRÉ AVANT NOËL

Les chauves
12 €
Édito

Depuis des millénaires on dit de la calvitie qu’elle est honteuse, laide, comique, et l’on tourne en ridicule ceux qui en sont atteints. Railleries qui persistent à l’époque moderne, où les chauves ont longtemps été cantonnés à des rôles de pathétiques losers, façon Jean-Claude Dusse. Mais depuis 1979 et Les Bronzés font du ski, un petit nombre de personnes peu velues du caillou ont été érigées au rang d’icônes. Il y eut Grace Jones pour les femmes. Il y eut les Bleus en 1998 : baiser immortel de Laurent Blanc sur le vertex de Fabien Barthez ; impérissable tonsure zidanienne. Plus récemment encore, des stars du grand écran dégarnies comme Jason Statham, The Rock et Vin Diesel ont été intronisées seigneurs planétaires du royaume de la virilité.

Le chauve, ce nul, est donc devenu idole ? Ce serait trop facile. Bien que la calvitie soit à peu près tolérée aujourd’hui, elle demeure source d’innombrables complexes, voire de traumatismes. Chez les hommes, mais chez les femmes aussi. Et donc, on a beau prôner la bienveillance et l’acceptation de soi, la calvitie demeure spéciale. Elle se remarque. Conséquence : le nombre de greffes capillaires explose un peu partout dans le monde, le chauve-business croît.

Ce hors-série de Sphères (vous conviendrez que rarement un média aura si bien porté son nom) entend ramener les chauves, mis à la marge, dans le giron de la normalité. Il aborde la calvass’ sous tous les angles, il ouvre ses pages à tous les torturés du dessus du bocal, du rabatteur de mèche à la peladée, de l’implantée au perruqué. Il sonne le glas de la discrimination capillaire, l’avènement du chauvisme banal et l’entrée, enfin, dans une nouvelle hair.

Éric Judor et Aymeric Lompret : Poilants

L’un est chauve. L’autre, traître à la cause, a succombé à l’appel des implants.

Dans un ping-pong foutrement rythmé où les vannes fusent, les deux comiques abordent leur peur des tifs qui chutent et des implants mal faits qui semblent des poils de cul, leur recherche d’icônes dégarnies, ou encore le lien entre l’humour et l’apparence physique.

Félin pour l'autre

Par mimétisme, ou à la suite d’un inexplicable coup de foudre, ces chauves ont adopté un ou plusieurs chats Sphynx, une race dénuée de poils. Le photographe Guillaume Blot a capturé leurs complicités avec un humour tendre.

Moeufs

Les femmes sont moins et différemment touchées par l’alopécie androgénétique, le nom scientifique de la calvitie. Pour autant, elles aussi sont très concernées.
D’abord parce que les autres causes de chute des cheveux les touchent tout autant, et certaines davantage. Ensuite parce que les femmes subissent une pression sur leur physique bien plus importante que les hommes, et que la chevelure demeure dans la société actuelle un attribut féminin capital, indissociable de la beauté et de la santé. Par bien des aspects, la calvitie se révèle donc pour elles une expérience plus rude et moins connue du grand public. Dossier.

Willam Deligny, la quête identit'hair

William Deligny c’est un parcours chahuté, départ banlieue triste et jeunesse ultraviolente, arrivée monastère hindouiste et méditation. Deux extrêmes où le crâne nu du quinquagénaire repenti joue un rôle crucial : autrefois skinhead néonazi, il est aujourd’hui moine.

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