Environ cinq millions de Français dansent régulièrement, seuls comme à deux ou plus, et sur un large éventail de genres, du classique au hip-hop en passant par la country. Parmi eux, il y a les intrigués qui s’amusent de maîtriser quelques pas comme les acharnés qui se bousillent les pieds à force de répéter.
Les réseaux sociaux, TikTok en tête de gondole, ont donné à la danse un nouvel essor populaire. Les courtes chorés survitaminées, doublées de sourires étincelants, triplées de fringues chinées colonisent les écrans.
On ne saurait prétendre que tous ces danseurs se ressemblent. Mais, du plus exigeant au plus dilettante, du plus classique au plus expérimental, tous ont en commun un plaisir du mouvement. Qu’importe les sentiments qu’ils expriment à travers leur danse, tous disent par le corps leur joie de l’habiter.
Ce magazine est une invitation à suivre leur rythme.
Hugo Marchand et Bérénice Bejo : The Artists
Enfermés de plein gré dans une loge rouge sombre de l’Opéra Garnier, les deux amis discutent longuement, abordant leurs références cinématographiques communes et les batailles qui en découlent — qui, de Gene Kelly ou de Fred Astaire, est le meilleur danseur ? —, leur expérience de la scène, ou encore le regard qu’ils posent sur leur propre corps, eux qui sont les cibles de milliers de paires d’yeux.
Au sommaire de ce numéro : carte blanche à Cédric Klapisch ; portrait du chanteur d’opéra et breakdancer Jakub Joseph Orlinski ; immersion parmi une génération de danseurs sur réseaux sociaux ; dossier sur la question du genre en danse ; retour sur la vie de Lucette Almansor, danseuse à l’ombre de Louis-Ferdinand Céline…
Breaking Bach
Jakub Józef Orliński chante haut et danse bas. Le Polonais de trente ans au physique d’Apollon, célèbre dans le monde entier pour ses performances de contre-ténor – une tessiture très aiguë –, est aussi un breakdancer adepte des figures au sol. Cette deuxième passion agit comme une échappatoire, un moyen de mieux connaître son corps et de nourrir son chant.
