
Régates à Argenteuil
Le peintre Gustave Caillebotte était aussi un yachtman passionné de navigation.

Peintre, collectionneur, mécène, Gustave Caillebotte (1848-1894) était aussi architecte naval et régatier. Celui que l’on connaît aujourd’hui pour son célèbre tableau Les Raboteurs de parquet (1875) a même, à la fin de sa vie, délaissé la peinture pour se consacrer à la navigation. Dès 1876, il devint membre du Cercle de la voile de Paris, et acheta deux ans plus tard son premier voilier ; trente-et-un autres furent progressivement ajoutés à la collection de cet héritier fortuné. Il se mit également à concevoir et dessiner de nouveaux modèles, comme le Roastbeef, que l’on retrouve dans Régates à Argenteuil.

Depuis 1881, le yachtman passionné était installé au Petit-Gennevilliers, sur la rive de la Seine face à Argenteuil, où résidait Monet. Dans ce tableau, il reprend d’ailleurs les célèbres reflets sur l’eau de son ami et voisin, ceux qui avaient fait la renommée d’Impression, soleil levant vingt ans plus tôt, mais reste à mi-chemin entre impressionnisme et réalisme. C’est l’une de ses toutes dernières œuvres. Un an plus tard, à sa mort, il légua à l’État une collection de tableaux acquis à ses amis, Pissarro, Monet, Degas, Cézanne, Renoir, Manet. Il était moins connu qu’eux, moins dévoué à la peinture ; l’esprit toujours un peu tourné vers ses bateaux.
La rédaction