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Simon Rossi le

Le grand dehors, carte blanche à Heïdi Sevestre

Par son métier, la glaciologue Heïdi Sevestre est, de fait, une aventurière. C’était son rêve, la source première de sa vocation de scientifique. Mais dans ce texte, la trentenaire assure au-delà de son cas personnel que science et aventure ont de nombreuses choses à se dire. Question de collaboration, et d’émotion.

Petite, je voulais juste être dehors. Ayant grandi près d’Annecy, c’est l’amour des Alpes qui fut ma porte d’entrée vers la glaciologie. En particulier le jour où le guide de haute montagne Hubert Cretton m’a fait comprendre que sans être – malheureusement – une grande skieuse, je pouvais quand même passer ma vie professionnelle à l’air libre et sur les sommets. Il me suffisait d’étudier les glaciers.

Bien sûr, certains de mes confrères font un travail primordial derrière leur ordinateur, par exemple grâce à l’étude des images satellites. Mais de mon côté, j’ai choisi le terrain, où glaciologie et aventure sont indissociables. Il m’a fallu apprendre comment la montagne fonctionne. Apprendre à écouter le son de la neige, à poser mes pas dans les grottes arctiques, à lire certains paysages pour ne pas qu’ils se rappellent à moi de la pire des façons, et donc à privilégier, en tout circonstance, la sécurité de mon expédition. Apprendre à utiliser un kite-ski, grâce auquel la science polaire, très gourmande en énergie, peut réduire son empreinte carbone. Apprendre, aussi, à sortir faire pipi par -40 degrés en dehors de la tente. Voilà pour mon monde, mes aventures. Mais au-delà de mon cas personnel, je pense que science et aventure ont beaucoup de choses à se dire.

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Hors-série
Les aventuriers
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