Le village d’Enzo

“En escrime, on choisit toujours le moment adéquat pour porter son attaque. C’est pareil en photographie : on attend le bon moment pour faire la bonne photo.” Enzo Lefort, champion de France, d’Europe, du monde et champion olympique par équipe, ne se contente pas de manier le fleuret avec brio. Depuis dix ans, il pratique assidûment la photographie. D’abord tous azimuts, avec un appareil numérique qui lui sert à shooter son quotidien hors des compétitions. Désormais à l’argentique, plus froidement, plus poétiquement. “C’est ma femme qui m’a recommandé d’utiliser un appareil argentique. Sur une pellicule, chaque photo compte. Il y a un côté plus créatif que j’apprécie.”

L’architecture est son terrain de jeu favori. En janvier, quand on lui propose de découvrir le village olympique, son cœur d’athlète vibre au moins autant que son œil de photographe. Sur place, le Guyanais de 32 ans découvre un espace immense de 52 hectares répartis sur trois communes, pouvant accueillir 14 500 athlètes et leur staff. Argentique à la main, il déambule au milieu du village désert, immortalise le moindre recoin, capte les courbes et les lignes droites des bâtiments colorés. « Il y a un vrai parti pris architectural, explique-t-il. Beaucoup de styles différents cohabitent et je trouve que ça donne une identité forte à ce village. Il est très agréable de contempler ces riches détails et de s’y égarer. Le choix des couleurs et des matériaux donne un sentiment à la fois de convivialité et de chaleur. »

Ses clichés à l’argentique figent la première existence olympique de cet ensemble architectural. L’effervescence passée des Jeux, les bâtiments bénéficieront d’une nouvelle vie : 2 800 logements, des commerces, des bureaux ou encore une résidence étudiante occuperont les lieux, signant la fin définitive de Paris 2024.

[Ce portfolio est disponible en intégralité dans Sphères N°16 : les athlètes olympiques.]