Custom Alt Text
César Marchal le

Qui sera le Best Suprême ?

Le 5 octobre se tenait au salon Animal Expo, au parc floral de Vincennes, un concours félin auquel participaient 550 chats. L’éleveuse de maine coons Nadège Terrien y retrouvait sa bande de quinze adoptants et y présentait ses protégés, dans l’objectif de remporter le titre ultime de « best suprême », ou « best in show », soit le plus beau spécimen du salon. Immersion.

Comme sortis d’un dessin animé, deux bichons à poil frisé fort pouponnés, l’un blanc, l’autre noir, traversent côte à côte un parking plein, tenus en laisse par leur maîtresse. Quelques mètres plus loin, un couple, la cinquantaine, extirpe de sa voiture deux caisses où miaulent deux chats pour les empiler dans une poussette biplace manifestement prévue à cet effet. Il est 9h30 ce dimanche 5 octobre, le soleil réchauffe doucement le parc floral de Vincennes, les professionnels finissent d’installer leurs stands et les premiers visiteurs pointent leurs truffes. Dans trente minutes, le salon Animal Expo ouvrira ses portes aux curieux de bestioles en tout genre, mais surtout aux fans de chiens et chats : l’exposition féline qui y est organisée ce week-end accueille plus de 550 minets, qui concourent pour le titre évocateur de « best suprême » ou « best in show », couronnant le plus beau spécimen de l’événement.

En cherchant l’espace où sont installés les félins, on a de bonnes chances de passer devant des litières « avec IA intégrées » qui se nettoient toutes seules, du spray répulsif, un distributeur automatique de pâtée et croquettes (attention, autonomie de dix jours), des colliers en pierres semi-précieuses « pour le bien-être de votre chien ou chat » ou encore « Pawdoorbell, le premier tapis-sonnette de porte pour animaux de compagnie ». On est certain d’être arrivé à destination quand surgit le panneau « Pas de toutou chez les matous » (sage précaution) et qu’une subtile odeur de croquettes plane dans l’air. Là, un grand rectangle délimité par une quinzaine de stands voués au maine coon, une race de grands matous originaire des États-Unis, forme le royaume de Nadège Terrien. Comme elle, ses sujets (des passionnés de chats qui en ont adopté un dans son élevage Yanna Cat’s) portent un serre-tête en oreilles de chats. En tout cas d’ordinaire. Lorsqu’on l’aperçoit, la quadragénaire venue de Château-Thierry, dans l’Aisne, est chaussée d’un béret rouge pétard et câline une chatte elle-même coiffée d’un béret miniature. Telle mère, telle fille.

Coonneries

Undy n’étant pas férue du béret, sa maîtresse lui ôte vite. La chatte de deux ans s’étale alors de tout son long sur une table, peinarde. Comme tous les maine coons, elle en impose : les femelles font en moyenne de sept à dix kilos, les mâles de dix à douze. Leur corpulence nécessite donc des cages plus grandes que la norme, et des biceps de culturiste si l’on doit les porter plus de quelques minutes. Nadège raconte en avoir contracté une fois une tendinite à l’épaule, tout en appliquant du talc en généreuses portions sur la fourrure blanc-gris de sa protégée. « Ça permet de rendre son volume au poil », explique-t-elle. Car avant de venir au salon, tous les chats présents ici ont subi une préparation minutieuse débutée trois jours plus tôt avec des shampoings. Jusqu’à cinq par chat (pour dégraisser, puis mettre en valeur les différentes textures et couleurs), ainsi qu’un masque nourrissant pour raidir le poil afin qu’il ne s’emmêle pas. Puis il faut couper les griffes, éventuellement leur donner un peu d’huile de saumon ou de la levure de bière (pour la repousse des poils), patienter plusieurs jours et talquer minet régulièrement pour que sa fourrure, aplatie par les soins, retrouve son envergure. Seul un chat parfait peut prétendre au titre de « best in show ».

[Cet article est à retrouver en intégralité dans Sphères n°22 : les chats et nous]

Ajouter au panier

Collection Sphères
Les chats et nous - Couverture 1
20 €
Dans ce numéro